Temps de lecture : 4 min
Résumé de l’épisode précédent :
Alice a démarré son stage au « LAB ». Sa première découverte a été celle de l’organisation et la gestion d’espaces de travail qui s’avèrent très différents de tout ce qu’elle a connu.
LE MUR
Lors de sa visite du « LAB », Alice avait été impressionnée par un immense mur couvert de schémas, d’images, de post-it, de cartes mentales et autres représentations visuelles qui semblaient illustrer des projets en cours.
Ce qui l’avait le plus surprise, c’était que ce « mur d’expression » était ouvert à tous.
Ça ressemblait à une grande conversation écrite, ouverte, s’enrichissant de points de vue différents, de propositions et apports divers. Chaque projet indiquait 2 dates, la date de mise en route et la date de livraison. Un code couleur était attribué pour chaque département, marketing, financier, commercial, digital… Chaque service pouvait commenter et apporter ses idées sur la réflexion des autres services.
Cette fresque géante semblait vivante car elle évoluait chaque jour, se complétant, se transformant au fil des interventions des collaborateurs.
Devant la fresque, Alice avait assisté à un échange entre 3 personnes, qui réfléchissaient ensemble au sujet du dernier outil collaboratif numérique, actuellement en test au « LAB ». Chacun partageait son feedback sur les points positifs et les points faibles de cet outil, tel qu’il l’avait expérimenté pour son activité.
Elle était en train d’en explorer le contenu lorsque Nicolas l’interpella :
– Bonjour Alice, je vois que tu as découvert le cœur du « LAB » !
– Bonjour Nicolas, ce mur m’attire, il semble en effet battre au rythme des projets. Ça m’interpelle…
– C’est exactement cela. En fait ce sont les projets internes au « LAB » qui sont exposés ici et soumis aux réflexions de toute personne qui souhaite y apporter sa contribution. Comme cette fresque visuelle, le « LAB » est une structure qui évolue en permanence. Nous challengeons nos modes d’organisation, nous testons des outils collaboratifs et aussi les techniques d’animation, que nous expérimentons d’abord dans nos ateliers en interne avant de les déployer chez nos clients. Nous évaluons également le niveau de satisfaction des collaborateurs sur le climat et les conditions de travail. Nous sollicitons les idées de chacun sur les actions et comportements à mettre en œuvre pour améliorer notre contribution à un monde responsable. Nous sommes une entreprise à mission et pour nous ce n’est pas qu’un label, c’est un engagement.
Thomas qui les a rejoints s’étonne.
– Mais tout cela doit prendre un temps fou aux salariés ! Est-ce qu’ils sont d’accord pour passer ce temps sur des questions qui pourraient être réglées par la Direction ? Ca ne fait pas parti de leur fiche de poste…
– Ahhaha ! Je comprends ton étonnement. En fait chacun a la possibilité de contribuer à l’évolution du « LAB ». Mais bien sur ce n’est pas une obligation.
Néanmoins, nous constatons que tous, au niveau qui leur convient, apportent leur part. Ce sont leurs conditions de travail qu’ils ont le pouvoir d’améliorer de cette façon. La Direction est à leur service, autant qu’au service des clients. Nous considérons chaque employé comme un de nos clients, à qui l’entreprise doit fournir un service, des conditions et des ressources qui répondent à leurs besoins — à condition bien sûr que ceux-ci soient éthiques et respectueux du collectif— afin qu’ils puissent mettre en œuvre leurs compétences et évoluer dans les meilleures conditions.
Tout le monde est gagnant dans ce système.
Pour chaque projet client, nous utilisons également ce principe de management visuel. En partageant et en ouvrant visiblement les sujets de réflexion au collectif, nous favorisons les interactions, nous cultivons un terreau où l’intelligence collective est valorisée et peut s’exprimer spontanément. Les compétences et les idées de chacun se tissent ensemble pour des solutions bien plus intéressantes que si l’on travaillait en silo.
Dans les prochains jours je vous propose d’intégrer une équipe sur un projet qui vous motive et dans un premier temps, d’observer le travail et les méthodes de ce groupe projet. Vous ferez un feedback à la suite de cette observation. Je suis sûr que votre regard neuf pourra nous apporter un input intéressant et nous aider à améliorer encore nos processus.
Vous l’avez compris, nous cultivons cette agilité pour être en amélioration continue. Cela favorise la prise de risque et donc la capacité d’innovation qui est notre ADN. En plus nous constatons que ça développe le sentiment d’appartenance et je crois que vous l’avez constaté ici, les collaborateurs arrivent avec la banane le lundi matin et ça… c’est pour moi une grande satisfaction de voir les gens s’épanouir.
Nous écoutons aussi beaucoup les feedbacks des nouvelles personnes qui intègrent le « LAB » tout comme ceux de nos clients à qui nous demandons des retours approfondis. Ils collaborent ainsi à l’amélioration des méthodes que nous déployons chez eux. Partout ici les méthodes collaboratives nous démontrent tous les jours à quel point elles sont puissantes.
Et puis, la convivialité en entreprise, ça fait du bien, non ?
Alice se sent envahie d’un sentiment de gratitude vis-à-vis du « LAB ».
Qu’un tel état d’esprit soit incarné par des méthodes qui font leurs preuves la réjouit. Cela existe et ce n’est visiblement pas qu’un discours. Comme elle aurait aimé vivre ces dernières années de travail dans un tel environnement.
Thomas lui, reste encore à distance. Il ne sait pas comment se positionner par rapport à ces modes de fonctionnement qui le font sortir de sa zone de confort. Ça le rassure de se conforter dans ses habitudes et des automatismes.
Il a hâte en revanche, d’être consulté pour donner son avis. Une opportunité pour lui d’exprimer ses doutes et peut-être de challenger ce modèle dont Nicolas semble être très fier.
Il aime bien challenger et provoquer, c’est dans sa nature. Et ici tout semble être pensé pour l’harmonie et validé par tous !!
Alice et Thomas se préparent donc à cette nouvelle étape d’observation dans deux états d’esprit bien différents…
Pour aller plus loin :
Le management visuel comme outil collaboratif
