Penser en métaphores
« Notre espèce pense en métaphores et apprend par les histoires » (Marie-Catherine Bateson, antropologue).
La métaphore, du grec metaphorá qui veut dire « transport », est une figure de style très ancienne issue de la rhétorique antique qui consiste à traduire le réel sous la forme d’une image.
La métaphore invite à sortir du contrôle et de l’automatisme en nous entrainant dans notre imaginaire.
Elle stimule la créativité et ouvre l’esprit à de multiples possibles, créant ainsi de nouvelles options pour résoudre une problématique ou envisager une situation sous un angle nouveau.
Il est ainsi possible d’imaginer ce qui n’existe pas encore, de dénouer plus facilement les tensions souvent générées par l’injonction de devoir comprendre absolument ou de trouver LA bonne solution. Revenant ensuite vers le sujet exploré, ce détour permet d’enrichir notre réflexion éclairée par une vision nouvelle et des solutions encore non explorées.
La mécanique de la métaphore repose sur un principe d’analogie, une mise en abyme (méta) du sujet de réflexion. On explicite une situation abordée, parfois trop complexe ou trop impliquante pour être appréhendée dans sa forme brute en décrivant le fonctionnement d’un phénomène qui est comparable et connu de tous.
L’usage d’une métaphore commence généralement par : “c’est comme…”. Cela permet de rendre familier ce qui peut sembler étrange, parce que nouveau.
Plus l’analogie utilisée est « imagée » et « visualisable », plus elle favorise la mémorisation, facilite la compréhension et l’appropriation.
Que ce soit dans une démarche de recherche de solutions nouvelles, la prise de recul vis-à-vis d’une situation problématique, la compréhension d’un sujet complexe ou la mémorisation d’un thème d’apprentissage, la métaphore est très souvent un déclencheur puissant voire de véritables béliers pour ouvrir des portes résistantes. Chez Wwakup, nous le constatons souvent dans nos accompagnements !
Selon Michael White, travailleur social et inventeur de la Pratique narrative, « …les métaphores permettent de trouver des chemins vers des destinations non prévues au départ, d’avoir conscience de la diversité des routes disponibles, de quitter les routes principales pour s’aventurer sur des chemins préférés ».
Exemple : la métaphore de la grenouille ébouillantée.
Al Gore l’utilise en 2006 dans le film Une vérité qui dérange pour illustrer la manière dont l’humanité court à sa perte si elle ne réagit pas au lent réchauffement climatique de notre planète.
Si l’on plonge subitement une grenouille dans de l’eau chaude, elle s’échappe d’un bond ; alors que si on la plonge dans l’eau froide et qu’on porte très progressivement l’eau à ébullition, la grenouille s’engourdit ou s’habitue à la température pour finir ébouillantée.
Sources : Cairn.info / Iris Créativité
Cliquez ici pour retrouver au fur et à mesure de leur publication, chaque épisode de la chronique des aventures d’Alice Templin !